L’Eiger

L'ogre suisse

L’Eiger se situe en Suisse et culmine à 3970 mètres. Voilà pour la présentation rapide. Et maintenant, si vous le voulez bien, nous allons nous pencher sur le principal intérêt de l’Eiger, pour nous, fans d’alpinisme: sa légendaire et redoutable face nord ! Non, parce que le reste… les rando, les balades et le train qui fait tchou-tchou sur le chemin de fer à crémaillère, franchement, on s’en fout. Nous, on veut du lourd, on veut la terrifiante histoire de la face nord ! Alors cette histoire la voici :

1934, 1935, 1936 : trois tentatives, trois drames

Ce qu’il y a de super avec la face nord de l’Eiger, c’est que dès les années 30, depuis la longue vue de l’auberge de la Kleine Scheidegg on peut assister en direct aux tragédies tout en sirotant un petit jus et en prenant les paris. Et les premiers malades mentaux à se donner en spectacle et à se lancer à l’assaut de la vertigineuse face de 1600 mètres, sont trois allemands, en 1934. Les spectateurs ébahis assisteront à leur magnifique échec suite à la chute de Willy Beck, premier fracassé de la face nord. En 1935, c’est encore des allemands qui s’y collent: Karl Mehringer et Max Sedlmayr. Mais le public est déçu car ils mourront à l’abri des regards, perdus dans une tempête de neige… L’année suivante, en revanche, les badauds en auront pour leur argent…

Cette fois-ci, ils étaient quatre: Andreas Hinterstoisser, Edi Rainer, Willy Angerer et Toni Kurz. Encore des allemands. Hinterstoisser fut emporté par une avalanche, Angerer écrabouillé contre la paroi et Rainer asphyxié en tentant d’assurer tout ce joli petit monde. Kurz, lui, finit par mourir d’épuisement suspendu à sa corde, sous les yeux des sauveteurs venus à sa rencontre et, bien sûr, des fidèles de l’auberge de la Kleine Scheidegg qui auront tout le loisir d’observer son cadavre se balancer au gré du vent, jusqu’à ce qu’on veuille bien venir le décrocher quelques jours plus tard. Cette sordide histoire fut l’objet d’un film sorti en 2008 et intitulé North Face.

Claudio Corti, le survivant devenu fou

La face nord de l’Eiger sera finalement vaincue en 1938 par une cordée austro-allemande soutenue par le régime nazi et composée de Heinrich Harrer (Sept ans au Tibet, c’est lui !) et Anderl Heckmair pour l’Autriche, ainsi que Fritz Kasparek et Ludwig Vörg pour l’Allemagne. Mais ça ne l’empêchera de poursuivre son travail de cruauté sur les alpinistes, puisqu’en 1957 une nouvelle tragédie emporta trois alpinistes dans des circonstances un peu obscures. Alors qu’ils observent la progression très lente de la cordée italo-allemande dans la paroi, les sauveteurs (parmi lesquels Lionel Terray) décrètent qu’ils sont en péril et qu’il faut intervenir. Mais là-haut, ils ne trouveront qu’un seul survivant: Claudio Corti. Celui-ci, exténué par plusieurs jours en enfer, semble être devenu fou… son récit confus ne tient pas debout. Comment sont morts les autres ? Mystère… Le journaliste et écrivain Jack Olsen a tenté d’élucider la question dans un livre intitulé « Quatre hommes sur l’Eiger » et dont vous trouverez une excellente critique sur le site de Madame Dub.

Et puisqu’on parle de littérature sur l’Eiger, il convient de citer ici le livre de Rainer Rettner, « Triomphe et tragédies à l’Eiger » qui, comme son nom l’indique, rassemble tous les évènements marquants de l’histoire de cette mythique paroi.

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