La montagne à mains nues // René Desmaison

L'autobiographie du roi René

« La montagne à main nues » s’ouvre sur cette citation grandiloquente : « L’assitance à une personne en danger n’est pas seulement un devoir, mais une obligation. Pour un guide, c’est une question d’honneur » puis sur un chapitre consacré au fameux sauvetage des Drus de 1966 dans lequel René Desmaison tente d’expliquer qu’il voulait simplement venir en aide à deux alpinistes en difficulté et qu’il ne voit pas où est le mal. La mauvaise foi a des vertus hallucinogènes. Dis-donc René, t’aurais pas un peu oublié de parler des photos du sauvetage que t’as vendues à Paris-Match ?

Jean Couzy, les hivernales et le Jannu

Ceci-dit, mon exemplaire est mystérieusement amputé des pages 225 à 241. Peut-être était-ce dans ces pages envolées que se cachaient la vérité sur le sauvetage des Drus ! Va savoir… Mais en limitant l’autobiographie du grand René à cet accès de mauvaise foi ne le serais-je pas moi-même ? Car tout même, quelle belle carrière que celle de René Desmaison ! Le carnet de courses se suffit à lui-même ! Après l’affaire des Drus, il est beaucoup question de Jean Couzy, avec qui il forma une cordée légendaire dans l’éperon Margherita aux Jorasses, à l’Aiguille Noire de Peuterey ou encore dans la face ouest des Drus en hiver. L’hivernale à l’Olan est également un passage savoureux du livre : « depuis cette hivernale, j’ai gravi bien des parois difficiles et surmonté de redoutables tempêtes. Pourtant l’Olan, dans les conditions où nous l’avons gravi, reste parmi les escalades les plus difficiles que j’aie eu la chance de réussir ».

Desmaison revient également sur l’expédition au Jannu en 1962 en compagnie de Lionel Terray et sur son incroyable marche de retour au cours de laquelle il réussira l’exploit de se perdre et de passer plusieurs jours, seul et affamé, dans la forêt Himalayenne avant de retrouver ses compagnons. Le livre se termine sur le récit de la première du pilier du Frêney réalisée un mois à peine après la tragédie qui couta la vie à quatre alpinistes en 1961 : « Depuis la fin tragique de nos compagnons, plus d’un mois s’est écoulé. Malgré ces évènements, nos intentions n’ont pas changé » écrit-il sans ambages. Qu’on aime ou non le personnage, son autobiographie est à lire et je le dis sans mauvaise foi.

La montagne à mains nues - René Desmaison

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