L’arête de l’éternité // Sandy Allan
Survie sur l'arête Mazeno
Comme histoire de survie au Nanga Parbat, on connaissait déjà celle des frères Messner en 1970. Sandy Allan et Rick Allen, deux solides écossais âgés de respectivement 57 et 59 ans en ont ajouté une, tout aussi épique, au mois de juillet 2012, après être venus à bout de l’interminable arête Mazeno, la voie la plus longue du monde.
L’arête Mazeno est une voie longue de dix kilomètres qui implique de gravir plusieurs sommets culminant à plus de 7 000 mètres d’altitude. La plupart des alpinistes qui ont tenté cette aventure hors norme depuis trente ans ont décidé de redescendre au col Mazeno, juste avant le point de non retour. Sandy Allan et Rick Allen ont choisi de poursuivre vers le sommet. La descente des deux hommes sans vivre, sans eau et abrutis par la fatigue et l’altitude constitue le moment fort du livre qui retrace cette épopée légendaire.
L’autre point fort du livre, c’est l’aspect historique. Sandy Allan revient en effet longuement sur l’histoire du Nanga Parbat ainsi que sur les tentatives précédentes sur l’arête Mazeno, souvent menées par Doug Scott, l’un des chefs de file de l’alpinisme britannique dont l’histoire est très présente tout au long du livre. Le récit nous fait également voyager sur la fameuse Karakoram Highway, improbable autoroute qui mène pratiquement au pied de la montagne et nous plonge ensuite dans l’intimité du quotidien d’une expédition qui tutoie sans cesse les limites. L’auteur n’élude d’ailleurs pas les discussions animées entre grimpeurs – six au départ dont la grimpeuse sud-africaine Cathy O’Dowd – et les prises de décisions parfois difficiles, surtout lorsque la vie est en jeu. Comme toujours chez Guérin, les cahiers photos – avec cartes détaillées – sont le petit plus de l’ouvrage qui n’avait pas besoin de ça pour faire frissonner le lecteur.
2 Commentaires
Mez - 14 mars 2018 à 11 h 20 min
Je vais me l acheter, depuis le temps qu’ ils tentent ( tous les grands alpi depuis au moins 30 ans) cette arrête geante
nono - 26 mars 2018 à 12 h 51 min
Voila un livre qui commence pas très bien avec beaucoup de gloriole très coutumière dans ce genre de récit… mais on a l’impression que l’auteur libère son écriture au fil des pages ce qui rend finalement un livre plaisant à lire. L’age des protagonistes est difficile à croire et leurs goûts passés pour la dope laisse penser qu’un petit remontant à la pervetine a été d’une aide salutaire après le point de Non retour, comme l’avait fait à son époque un certain Hermann Bull…
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