Escalades dans les Alpes // Edward Whymper
La première du Cervin racontée par Whymper himself
Si on devait élire le moment le plus fort de l’histoire de l’alpinisme, la première du Cervin remporterait à coup sûr quelques suffrages. Et quitte à se plonger dans le récit de l’ascension autant le faire en compagnie de son auteur, d’autant que celui-ci, quand il s’agissait de raconter avec saveur, n’était pas le dernier non plus.
Edward Whymper était, parait-il, parfaitement irascible. A lire ses récits, on croirait pourtant l’inverse et les déboires que lui font subir ses compagnons de cordées – souvent portés sur la bouteille – sont tout aussi délicieux que les détails techniques des ascensions parfois un peu répétitifs voire rébarbatifs : « Almer est un homme d’un naturel fort calme. En marche, il est très taciturne, et c’est une de ses grandes qualités. Un guide bavard est toujours fort ennuyeux, et peut même devenir cause de danger, car, dans les montagnes, la moindre distraction peut coûter cher. En outre, un bavard est plus qu’un embarras, car il est toujours altéré, et le guide qui boit devient parfois une véritable calamité. »
Le récit est essentiellement axé sur la conquête du Cervin, mais pas que puisque le mont Pelvoux, la Dent Blanche, les Ecrins ou encore l’aiguille Verte sont également au programme. Mais le clou du spectacle reste bien entendu la première du Cervin dont la descente tragique hante aujourd’hui tous les manuels d’histoire de l’alpinisme. « Escalades dans les Alpes » est, au final, un livre, me semble-t-il, un peu longuet qui vaut surtout par le côté pince-sans-rire de son auteur – qui n’était pas anglais pour rien – et le récit authentique d’une des courses les plus mythiques de l’histoire.
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