Everest – Le film

L'expédition commerciale d'Hollywood

Plus dur que de grimper l’Everest: réussir à aller au cinéma quand on a deux enfants en bas âge. Mais heureusement Papi et Mamie sont souvent la bouteille d’oxygène nécessaire à la survie du couple qui entre dans la zone de la mort. C’est ainsi que samedi soir, j’ai emmené Madame Summit en ville !

Je ne vous cache pas qu’elle avait autant envie d’aller voir Everest que moi d’aller chez Ikea mais je salue ici le courage et la bonne volonté dont elle a su faire preuve. Je ne résiste pas également à vous faire partager son commentaire à la vue des premières images (quelques types harassés qui marchent sur la montagne dans un vent glacial): « Mais pourquoi, alors qu’il existe le shopping… »

Un peu gnian-gnian mais pas trop

Mais revenons à notre film. J’avais lu pas mal de critiques avant d’y aller et je savais donc à peu près à quoi m’attendre, c’est à dire un bon film d’action, assez réaliste mais entaché de scènes gnian-gnian qu’Hollywood ne peut s’empêcher de nous infliger. Je savais que la fameuse scène du « dors bien ma chérie, ne te fais pas trop de souci » allait me faire soupirer mais en même temps, elle fait partie de la légende, c’était difficile de l’éluder. Le problème c’est que celle qui se fait du souci au bout du fil, c’est Keira Knightley qui est aussi jolie qu’exaspérante. Mais que voulez-vous, il faut bien vendre… Ceci dit, Emily Watson alias Helen Wilton, la maman du camp de base, m’a semblée tout aussi fatigante avec ses yeux constamment rougis.

Mais sinon c’est pas mal ! Je n’ai jamais mis les pieds à l’Everest (Dieu m’en garde) mais l’atmosphère qui y règne m’est apparue plutôt bien retranscrite à l’écran et les scènes des disparitions de Doug Hansen et Andy Harris, forcément romancées, m’ont également parues crédibles tout comme celle de la résurrection de Beck Weathers dont je craignais le miraculeux retour au col sud accompagné de violons grandiloquents. Il n’en est rien et c’est tant mieux. Madame Summit a trouvé ça terriblement anxiogène et m’en a beaucoup voulu de l’avoir amenée voir ce truc, mais je me demande si, dans le fond, elle ne s’est pas un peu prise au jeu (elle m’a demandé ce matin comme ils faisaient pour se laver là-haut).

Et Krakauer dans tout ça ?

Jon Krakauer, lui, n’a pas aimé. En même temps, son personnage n’est pas forcément montré sous son plus beau jour. On le voit d’abord passer devant tout le monde au ressaut Hillary sous prétexte qu’il n’a plus beaucoup d’oxygène, puis refuser de l’aide à Boukreev, arguant qu’il a mal aux cheveux, avant de l’entendre finalement gémir du fond de sa tente que de toute façon, les autres sont foutus et qu’il faut redescendre. Pourquoi tant de haine envers celui à qui on doit pourtant une partie la légende ? Me cacherait-on quelque chose et si oui, ce quelque chose ne serait-il pas planqué dans l’incroyable et inventée barbe de Mike Groom ?

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