La folie du K2 // Charlie Buffet

Bonatti, Wiessner, Profit, Barrard, Lafaille et le K2

Mais il est tout petit ce livre ! Souvent cité comme un livre référence sur le K2, j’avais imaginé un bouquin bien épais de 400 pages truffés de références techniques et historiques. Idée reçue. Pourquoi un bon bouquin devrait-il être gros ? « La folie du K2 » est un tout petit livre d’une centaine de pages à peine mais qui vont à l’essentiel. En sept histoires bien ficelées, Charlie Buffet nous en dit déjà beaucoup sur « la montagne des montagnes ».

Il y a d’abord celle, en 1902, d’Aleister Crowley, acariâtre inventeur du style rock star avec son tryptique sexe, drogues et K2, et Jules Jacot-Guillarmod médecin qui découvre, sans les comprendre, les effets pervers de la haute altitude. Il y a ensuite l’improbable échec de Fritz Wiessner contraint de faire demi-tour à quelques mètres d’un exploit inouï onze ans avant Herzog et Lachenal, tout ça parce que son sherpa a peur du noir… Puis vient le tour des italiens et leur victoire de 1954 avec Lacedelli et Compagnoni avant que Bonatti ne révèle l’histoire de son terrible bivouac, « homicide raté »: enquête.

Buffet s’intéresse ensuite au fameux été 1986 qui verra tant d’alpinistes périr sur ces pentes redoutables. L’histoire singulière de Maurice et Liliane Barrard, cet été-là, a retenu l’attention de l’auteur qui tente de comprendre pourquoi l’obligation de résultat en himalaya est un danger mortel. Il est ensuite question de Christophe Profit et de son ascension magique de 1991 en compagnie de Pierre Béghin. Joli texte pour une belle histoire. Et on termine ce florilège avec Jean-Christophe Lafaille et Hans Kammerlander, eux aussi, auteurs d’une belle ascension en 2001 sur la voie des fantômes chère à Tomo Cesen, l’escroc des alpages.

Au final, « La folie du K2 » c’est un peu la même chose que « Tragédies au K2 » de Paul Molga mais en moins formel et en plus frétillant. Et pour douze petits euros vous aurez l’occasion d’ajouter un livre rouge de chez Guérin à votre collection, pourquoi se priver ?