Montagnes d’une vie // Walter Bonatti

Un florilège d'exploits racontés par Walter himself

C’est le premier ouvrage de (et sur) Bonatti que j’ai lu. J’avais bien sûr consulté pas mal de trucs sur le net, à propos de l’expédition au K2 notamment, et pour moi, jusque là, Walter c’était la classe incarnée ! Un esthète ! Un Monsieur ! Sauf que dès les premières pages du livre (écrit en 1996), je suis un peu tombé de mon nuage… J’y ai découvert un Walter un peu danseuse sur les bords… et vas-y que tout le monde est jaloux de mes performances… et ils sont tous très méchants avec moi… et en plus ils arrêtent pas de dire que j’utilise des pitons partout alors que c’est pas même pas vrai… Oh ! Walter ! T’es un killer ou t’es pas un killer ?

Des exploits mais aussi des drames

Ceci dit, une fois passée cette introduction un peu larmoyante, pour la suite je dis pardon ! Walter nous présente ici un florilège des ascensions qui ont marqué sa formidable carrière et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y en a raconter! Le Grand Capucin, le fameux pilier du Dru, la face nord des Grandes Jorasses en hiver, le Cervin et j’en passe! Que du lourd! Raconté par Walter en personne! Mais au-delà de ces formidables succès, on trouvera également sa version et son ressenti sur les différents drames dans lesquels il a joué un rôle: l’affaire Vincendon et Henry bien sûr, mais également la tragédie du pilier central du Frêney qui aura vu disparaitre, en autres, son ami Andrea Oggioni. Le récit de l’expédition du K2 a également droit à quelques bonnes feuilles dont on se délecte même si elles n’apportent pas grand chose de nouveau (ah! Ce bivouac à 8000 mètres!).

Mais si ces récits sont l’occasion pour Walter de nous raconter notamment comment il lui est arrivé, en pleine galère dans les Drus, de s’appliquer un bon coup de marteau sur l’auriculaire, il n’est pas non plus avare en réflexions sur les choses de la vie. La sensation de solitude extrême ressentie lors de ses nombreux bivouacs en altitude est pour lui l’opportunité de considérer, par exemple, son amertume face au quotidien du commun des mortels dans la vallée (je ressens un peu la même chose quand, isolé du monde, je tonds la pelouse sur mon tracteur). Et voici où il en est quand, en plein cœur de son ascension hivernale au Cervin, il se met à réfléchir: « J’incarne presque un personnage biblique condamné à monter éternellement ». C’est beau ce que tu dis mon Walter…

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