Victoire sur l’Everest // John Hunt
Les anglais sur le toit du monde
C’est le premier livre de montagne que j’ai lu ! Celui qui a déclenché ma fièvre des sommets ! Je l’ai acheté un peu par hasard parce que j’aimais bien la photo de la couverture et parce que j’avais envie depuis longtemps de me lire un livre de montagne. Le récit des préparatifs de l’expédition étant très technique et très détaillé, j’ai eu un peu de mal à m’accrocher au début mais quand ça a commencé à grimper sévère, je suis devenu fou !
Nous sommes donc en 1953 et la bataille pour la conquête des sommets de plus 8000 mètres bat son plein dans l’Himalaya. Les français ont conquis l’Annapurna 3 ans auparavant tandis qu’Américains et Italiens s’affairent sur le K2 (qui sera finalement conquis par ces derniers en 1954). Les anglais veulent leur part du gâteau, prestige national oblige. John Hunt, officier militaire, est finalement choisi pour diriger l’expédition Britannique qui doit s’attaquer au mythe en remplacement d’Eric Shipton, pressenti dans un premier temps, avant d’être écarté pour d’obscures raisons. C’est pourtant lui qui avait mâché le boulot en organisant des expéditions de reconnaissance quelques années plus tôt.
Mais attention, les Suisses rôdent et ils réussissent à se glisser dans un trou de souris pour effectuer une tentative en 1952. Les progrès des appareils à oxygène et les retours d’expérience de Shipton font qu’ils flirtent avec le sommet mais finissent par échouer tout près du but… la voie est libre pour Hunt et son équipe qui s’y engouffre l’année suivante avec toutes les chances de succès !
Organisation militaire et flegme Britannique
Le livre est organisé de façon très classique avec plusieurs chapitres qui racontent les différentes étapes de l’expédition: présentation du défi, préparatifs, arrivée sur place, marche d’approche et enfin, détail de l’ascension. L’ouvrage contient également un appendice ultra détaillé (qu’on réservera aux fétichistes) dans lequel on trouvera notamment tous les menus de la cantine du camp de base (pas une seule fois des frites, un scandale !). Unique fantaisie du bouquin: c’est Sir Hillary en personne qui est aux manettes pour le récit de l’assaut final vers le sommet et notamment le franchissement du fameux ressaut situé à quelques encablures du sommet et qui porte désormais son nom.
Si le livre permet de bien comprendre comment ces expéditions ancestrales mettaient la montagne en état de siège pendant plusieurs semaines, en trimballant, à grands coups de sherpas, des tonnes de matériels et de vivres de camps en camps, il permet également, à force de monter et descendre les mêmes pentes en compagnie de nos héros, de se familiariser avec la topologie de la face sud de l’Everest. A la fin du livre, la cascade de glace, la face du Lhotse et le col sud n’auront plus aucun secret pour le lecteur passionné. A ma grande surprise, j’ai été tout aussi passionné par les explications sur le fonctionnement des différents appareils à oxygène expérimentés (en circuit ouvert ou fermé). Il faut dire que leur utilisation tient une place prépondérante dans la réussite de l’expédition.
Pour le reste, ça manque un peu d’animation par rapport à l’Annapurna ou au K2 mais, que voulez-vous, quand on conjugue organisation militaire et flegme Britannique, il ne faut pas s’attendre à des miracles… pourtant, merde ! C’est quand même un Néo-zélandais et un Népalais qui sont arrivés en haut les premiers ! Y’avait largement la place pour des tensions, des rivalités, des drames et des cadavres planqués sous la neige ! Le fair-play anglais, j’imagine…
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