Chamonix Mont-Blanc // Quentin Iglésis
L'interview de l'auteur !
C’est le dernier né des éditions JME ! Un joli petit livre rempli de photos de Chamonix et de son décor unique au monde. Il est signé Quentin Iglésis, jeune et talentueux photographe chamoniard dont c’est le premier ouvrage. Qui d’autre que lui pour en parler ? Interview grand angle !
Salut Quentin ! Quel âge as-tu ? D’où viens-tu ? Dis-nous tout, on veut tout savoir !
J’ai 26 ans et je suis né à Chamonix. Ma mère est originaire de Bonneville et mon père est de Perpignan mais depuis l’âge de 18 ans, il a été bercé par la montagne et il a ouvert pas mal de voie dans les Pyrénées. C’est donc clairement mes parents qui m’ont amené à la montagne.
Comment es-tu devenu photographe de montagne ?
Mon père avait un reflex quand il était jeune et il l’emmenait un peu partout car il adorait la photo (il adore toujours d’ailleurs). Il était vraiment au point sur les techniques mais il appliquait à la lettre les recommandations de photographe. Et moi je me suis mis à la photo lorsque nous sommes partis à la Réunion. Mon père a acheté son premier appareil numérique avant de partir, un petit reflex amateur (un Powershot) et il me laissait faire des photos avec. Ensuite il a acheté un joli reflex, toujours amateur mais là j’ai pu l’emmener en montagne. J’adorais prendre l’appareil photo quand il m’emmenait avec lui même si ça me rajoutait du poids. Ensuite Mario Colonel m’a proposé de bosser avec lui, puis j’ai été amené à remplacer une photographe pour un magazine. A force que mes copains m’encouragent, j’ai fini par me dire que je préférais faire de la photo plutôt que ce que j’avais étudié. Je suis parti là-dedans par goût. Je n’ai fait aucun calcul sur le métier de photographe. Quand j’étais à la Réunion, je ne pensais même pas que photographe c’était un métier à plein temps.
Et ce livre alors, comment est-il né ?
Alors le livre, c’est beaucoup de communication avant, sur Facebook notamment. François et Françoise (Damilano et Rouxel, des éditions JME, ndlr), suivaient mes photos et voulaient faire un livre sur Chamonix, puis en comparant plusieurs photographes, ils ont décidé de le faire avec moi parce que ça changeait de ce qu’ils avaient l’habitude de voir. Et puis le fait que je sois un bon copain de leur fils Marius a un petit peu aidé. Je ne l’ai pas trop pris au sérieux au début, je ne pensais pas que ça allait être aussi grand. Je n’avais jamais eu l’ambition de faire un projet comme celui-là.
Les photos du livre ont été faites spécialement pour l’occasion ou tu les avais déjà dans tes tiroirs ?
Il y a quelques photos d’archive mais il y en a beaucoup que j’ai faites pour le livre comme celles de la ville par exemple. Les six derniers mois avant sa sortie, je ne faisais pratiquement plus que des photos pour le livre.
« Il n’existe pratiquement aucun livre sur le Chamonix actuel »
Il y a déjà pléthore de livres sur Chamonix, pourquoi un de plus ?
Alors ça c’est plus François et Françoise qui pourront te raconter mais c’est parti de leur fille Joséphine qui avait une correspondante Autrichienne. Quand elle est venue à Chamonix, ils ont souhaité qu’elle reparte avec un livre sur la ville mais pas le Chamonix d’hier, le Chamonix d’aujourd’hui. Et comme ils n’ont pas réussi à trouver, ils se sont dit qu’il fallait en faire un. A Chamonix, il y a plein de livres mais que des livres historiques, des livres de randonnées ou des topos. Il n’existe pratiquement aucun livre sur le Chamonix actuel. Ça me paraissait fou quand ils m’ont dit ça mais j’ai vérifié et c’est vrai qu’il a beaucoup de chose sur l’alpinisme mais pas sur la ville en elle-même.
C’est Jean-Claude Legros qui a écrit les textes, pourquoi lui ? C’est toi qui a choisi ?
Non, c’est François et Françoise qui souhaité le faire avec lui. Ils m’ont fait passer son livre Coup de cœur, coup de coke qu’il a publié chez JME et j’ai vraiment adoré sa façon d’écrire. Je ne pouvais qu’être d’accord avec eux !
Dans ce livre il y a des photos de montagne bien sûr, mais aussi de ski, de traileurs, d’animaux et même de touristes dans la ville. T’étais pas vraiment habitué à faire ce genre de chose ?
Françoise, qui a géré la construction du livre, avait vraiment une idée précise de ce qu’elle voulait. Elle avait une vision extérieure que je n’avais pas parce que j’ai tendance à lever la tête, j’ai du mal à regarder la ville… Donc faire des photos de la ville ça m’a donné un défi supplémentaire. Françoise voulait un livre pour des gens qui ne font pas forcément de montagne. Et c’est vrai qu’il y a beaucoup de gens qui viennent à Chamonix sans aller en montagne, l’hiver comme l’été. En fait j’adore photographier la ville mais quand je suis à Paris. A Chamonix, je suis toujours attiré par la montagne ! Et puis François trouvait qu’on avait trop de neige, il fallait aussi de la verdure !
François Damilano, justement, aime dire que « l’alpinisme n’existe que par le récit ». Mais c’est faux, il existe aussi par la photo. La preuve !
Oui c’est vrai. La photo fait vivre quelque chose mais derrière chaque photo il y a une histoire et donc un récit qu’on immortalise pas forcément avec la photo. Mais l’image est importante, bien sûr.
Qui sont tes photographes de référence ?
J’ai travaillé pendant un an avec Mario Colonel (auteur de la préface, ndlr) avec qui j’ai beaucoup appris, pas forcément au niveau de la technique, mais plutôt dans la façon de travailler, en gestion de l’équipement, comment bien s’organiser, etc. Il a vraiment été d’une aide très importante. Et il y a aussi Gilles Reboisson, un jeune photographe basé à Lyon qui m’a donné beaucoup de conseils dans l’organisation spécifique d’un évènement comme pour suivre un trail par exemple : savoir anticiper quand il y a une dynamique à suivre. Eric Coursier m’a également beaucoup aidé pour les photos d’étoiles.
« J’aurais aimé suivre Armand Charlet dans toutes ses ascensions de la Verte »
L’Histoire de l’alpinisme fourmille de clichés légendaires. Est-ce qu’il y en a un en particulier que tu aurais aimé prendre ?
Mon père étant un grand amoureux de l’Aiguille Verte, j’aurais aimé immortaliser toute la préparation d’Edward Whymper pour la première ascension de la Verte. J’aurais aussi aimé suivre Armand Charlet sur toutes les ascensions qu’il a faites à la Verte. Après, je ne suis pas forcément attiré par les grosses expéditions en haute montagne. Par contre, un truc qui me plairait vraiment beaucoup c’est de suivre une expédition aux Pôles. Oui, ça ça me fait clairement rêver.
Tu pars au Népal dans quelques jours, tu vas faire quoi là-bas ?
Je vais faire des photos de VTT. Il y a une course dans les environs de Batang. C’est une boite d’Annecy qui m’a contacté pour couvrir l’évènement. C’est la première fois que je vais là-bas, c’est génial, je suis vraiment ravi ! Ensuite j’enchaine avec l’UTMB et en septembre je pars sur Pen Duick pour faire des photos pour une marque de lunettes. Je fais même de la voile !
Merci Quentin et bon voyage !
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