Déclinaison(s) // Hervé Bodeau
Raymond Queneau et Georges Perec à la sauce alpine
Inspiré par Raymond Queneau et Georges Perec, Hervé Bodeau s’essaye, dans ce livre assez singulier, à la gymnastique littéraire en milieu alpin. Deux exercices au programme : la déclinaison sous plusieurs formes d’une même nouvelle selon les contraintes dictées par le fameux mouvement Oulipo, puis dans un second temps, des « Je me souviens » qui chatouillent la mémoire du montagnard.
N’étant guère familier du mouvement Oulipo avant d’ouvrir ce livre, Hervé Bodeau aura au moins eu le mérite de combler un vide dans ma culture littéraire qui se limite peut-être trop ces derniers temps à Frison-Roche et ses amis. Car je dois bien l’avouer, il m’a fallu plus de temps pour comprendre le pourquoi du comment que pour lire le livre. Quelques recherches Wikipedia plus loin, je pouvais apprécier l’imagination et l’humour de l’auteur capable de raconter une même histoire sous des formes allant du tweet à la petite annonce en passant par l’enquête policière ou la recette de cuisine. L’histoire en question : trois skieurs – un homme et deux femmes – en galère dans le massif du Mont-Blanc. Bonne chance à ceux qui veulent essayer !
Et comme il restait un peu de place, Hervé Bodeau s’essaye ensuite à un autre exercice de style : le « Je me souviens » cher à Georges Perec, qu’il adapte à ses propres souvenirs de montagne (153 au total). L’exercice est plus facile que le précédent mais il est plus personnel et fera certainement remonter pas mal de choses chez certains. Le numéro 47 par exemple : « Je me souviens des Nantes-Chamonix à cinq dans la R16 » ou le numéro 78 : « Je me souviens du froid et de la sale odeur d’une nuit à Vallot ». J’ai personnellement assez peu de souvenirs en montagne mais il n’empêche que je me souviens d’une belle soirée passée à lire Déclinaison(s) d’Hervé Bodeau.
1 Commentaire
manu Ibarra - 5 juillet 2019 à 21 h 16 min
Le mouvement Oulipo, le dadaïsme et le surréalisme ont quelques choses à voire avec l’alpinisme…peut être le coté ironiquement vain de la vie ?
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