Un peu d’alpinisme en vrac

30 mai 2016 - 2 commentaires

Quelques bribes d’alpinisme cueillies de-ci de-là… Des informations qui n’ont rien d’essentiel mais qui vous permettront de divertir vos compagnons au camp de base où l’attente est parfois longue… Si vous êtes mignons, il y en aura peut-être d’autres un peu plus tard.

Nicolas Jaeger aux confins de la solitude

Du 27 juillet au 27 septembre 1979, l’alpiniste français Nicolas Jaeger – premier français à l’Everest en 1978 avec Pierre Mazeaud et Jean Afanassieff – est parti vivre seul à 6 700 mètres d’altitude sous le sommet du Huascarán au Pérou. Deux mois de solitude pendant lesquels il s’est soumis à diverses expériences sur l’altitude qui furent le sujet de sa thèse de médecine. Il voulait aussi en profiter pour arrêter de fumer mais il n’a pas réussi… il fuma ainsi soixante paquets de Gitane en soixante jours… En rentrant il publie « Carnets de la solitude », livre entièrement écrit là-haut et dont vous pourrez lire, non pas une mais deux critiques sur le site masse-fr.com.

Phantog première femme à l’Everest… ou presque…

Le 27 mai 1975, la tibétaine Phantog atteint le sommet de l’Everest par son versant nord. Elle pense être la première femme à atteindre le Toit du Monde mais ce qu’elle ignorait, c’est que onze jours plus tôt (le 16 mai), sur le versant sud, la japonaise Junko Tabei avait déjà réalisé cet exploit avec une expédition entièrement composée de femmes (mais aidées par des sherpas). Comble de l’ironie, lorsqu’elle atteignit le sommet, Junko Tabei ne savait pas non plus qu’il se tramait quelque chose de similaire sur le versant nord… une rencontre au sommet eut été bigrement cocasse…

Maurice Wilson, l’illuminé de l’Everest

En 1934, Maurice Wilson, un anglais un peu fêlé a fait une tentative en solitaire sur le versant Nord de l’Everest. Il voyait dans le jeûne et la prière de meilleurs préparatifs que l’entrainement et l’acquisition des compétences techniques. Son projet initial était de se poser en avion sur les pentes supérieures puis de finir à pied, mais comme ça lui a été interdit, il a décidé de tout faire à pied. Bilan: un mort…

Inusable Fernand Pareau

A 91 ans, Fernand Pareau est encore guide – du moins, il y est encore répertorié – à la Compagnie des guides de Chamonix. Né en 1925 dans les Vosges, il a intégré la compagnie en 1956 après avoir épousé une Ravanel. « Tant que je pourrai continuer, je le ferai » disait-il en 2005 lors d’une interview donnée au site Actu Montagne. La classe Fernand !

Allo Christophe ?

Christophe Profit n’a pas de téléphone portable… « Si je n’étais pas alpiniste sans doute que je l’utiliserais car c’est bien pratique, mais j’ai besoin de rester animal là-haut, c’est comme ça que je me préserve le mieux »*. Si vous voulez le joindre, préférez le mail !

* Extrait d’un mail envoyé à Gilles Chappaz – Protrait de Christophe Profit – « 100 Alpinistes », éditions Guérin

« K2, Ugur 0 »

En 1998, Ugur Uluokak, un alpiniste turc qui aurait pu bosser chez Carambar, a subi un premier échec au K2. L’année suivante il y est retourné gonflé à bloc. Même résultat… En rentrant en Turquie, il a raconté ses deux échecs dans le magazine qui l’employait. Titre de l’article : « K2, Ugur 0 »*.

* « La folie du K2 » – Charlie Buffet, éditions Guérin

Louis Lachenal, ce Fangio !

Rentré de l’Annapurna sans ses orteils Louis Lachenal n’était plus en mesure de pratiquer le grand alpinisme. Il noya alors son chagrin dans l’ivresse de la vitesse sur route et il ne fallut pas longtemps pour que sa façon de conduire devienne légendaire: « Qu’au mépris de la loi des probabilités, il ait pu survivre ainsi pendant plus de quatre ans m’a toujours semblé être une sorte de miracle » écrira Lionel Terray dans « Les conquérants de l’inutile ». Il aurait notamment à son actif le record sur la distance Paris-Chamonix à une époque où l’autoroute – et la ceinture de sécurité – n’existait pas : 6h40. Qui dit mieux ?

Fitz Caldwell, un nom prédestiné ?

Le fils de Tommy Caldwell s’appelle Fitz en hommage au Fitz Roy. Je l’ai appris en regardant le film « A Line Across The Sky » qui retrace la fantastique traversée réalisée en 2014 par Tommy Caldwell et Alex Honnold en Patagonie. Difficile de dire si la nature l’a doté des mêmes compétences que son père en matière d’escalade mais on peut déjà affirmer qu’elle lui a offert une sacrée bonne bouille !

Fitz Caldwell et son père Tommy
Image tirée du film « A Line Across The Sky »

2 Commentaires

  • Anne - 30 mai 2016 à 20 h 58 min

    Bonsoir, juste pour vous dire que votre site est un régal. Comme on n’a pas internet à la maison, j’en ai souvent tiré qq uns sur papier pour les lire le soir à mon compagnon (alpiniste passionné qui a rencontré des sacrées pointures depuis plus de quarante ans). Sa bibliothèque est une mine et un vrai bonheur. Le dernier en date « le meilleur grimpeur du monde » de Bernard Amy. Vous l’avez lu? Bonne soirée et encore merci car j’attends vos posts!

  • thomas - 31 mai 2016 à 8 h 11 min

    Merci Anne !

    Non, je n’ai pas lu ce livre mais je le mets sur ma liste !

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