Everest sans oxygène // Reinhold Messner

Messner sans oxygène et sans saveur

Avant de découvrir comment ce brave Reinhold fut le premier homme a réussir l’ascension de l’Everest sans oxygène, il convient de se replonger un peu dans le contexte. Nous sommes en 1978 et Messner compte déjà trois sommets de 8000 mètres à son actif: le Nanga Parbat, le Manaslu et le Gasherbrum I. Il fait cette fois-ci partie de la lourde expédition autrichienne dirigée par Wolfgang Nairz qui a pour ambition d’amener pour la première fois des grimpeurs autrichiens sur le Toit du Monde. Messner bénéficie donc de la logistique des autrichiens pour tenter le sommet sans oxygène en compagnie de Peter Habeler.

Dans les livres qui relatent les ascensions de ce style, la coutume veut que l’on commence par un petit historique des tentatives précédentes. Mais Messner devait être un peu pressé de toucher ses premiers royalties car dans les vingt premières pages du livre il reprend mot pour mot les récits de Norton et Odell, deux des principaux protagonistes de la fameuse tentative de Mallory et Irvine en 1924. Ouvrez les guillemets, fermez les guillemets, j’ai mon intro, on peut attaquer.

Ennui, oxygène et spaghettis

Le reste du récit se compose essentiellement d’extraits de conversations plus ou moins passionnantes entre les membres de l’expédition sur la météo, le rôle des sherpas ou le repas du midi – même pour faire cuire les pâtes Reinhold est le plus fort. Bref, on s’ennuie presque autant qu’au camp de base jusqu’à ce que Reinhold nous raconte les 50 heures passées dans la zone de la mort, bloqué au col sud par une tempête effroyable. Enfin de la bagarre ! Mais dans l’ensemble ça reste salement mollasson… Et puis cette manie systématique d’ouvrir les parenthèses lorsqu’il parle des ses camarades pour préciser qu’ils utilisent de l’oxygène pour dormir ou pour grimper est, à la longue, un peu fatigante…

La fin du livre est, elle, consacrée à l’historique des ascensions de l’Everest: la première d’Hillary en 1953, la première traversée en 1963, la première par la face sud-ouest, la première féminine, etc. c’est certes passionnant mais au final, on a le sentiment que le récit de l’ascension historique de Messner et Habeler tient dans quelques pages que Reinhold a rapidement bâclées pour filer au Nanga Parbat s’offrir un solo plus réussi que ce livre qui ne manque pas d’air…

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