Louis Lachenal

L'oublié de l'Annapurna

Si je vous dis Louis Lachenal, vous me dites ? L’Annapurna 1950 évidemment ! Oui sauf que si vous êtes là, c’est que l’alpinisme ça vous parle un peu. Pour le grand public, en revanche, Lachenal, ça n’évoque pas grande chose… et c’est bien là le drame de la vie du pauvre Louis…

Lachenel et Terray, la cordée du siècle

Et pourtant, quel alpiniste ce Louis! Un crack! Un as! Il fallait le voir, à la fin des années 40, enchainer les courses les plus folles avec son grand ami Lionel Terray ! Les Droites, l’Eiger, l’éperon Walker… toutes les faces nord des Alpes y passent! Rien ne lui résiste! Si bien qu’en 1948, il devient membre de la célébrissime Compagnie des Guides de Chamonix, sorte de Top Gun pour alpinistes où il retrouve, en plus de Terray, un certain Gaston Rébuffat.

Et puis en 1950, la France, par le biais de son comité de l’Himalaya et de son président Lucien Devies, entreprend de s’attaquer à un sommet de 8000 mètres. Et pour ça, il faut du lourd! Le commandement de l’expédition (qui vise le Dhaulagiri ou l’Annapurna) est confié à Maurice Herzog qui pour l’accompagner exige des cadors de première classe. Et c’est ainsi que le petit Louis s’est embarqué pour l’Himalaya en compagnie de ses vieux potes Terray et Rébuffat. La suite, on la connait. Celui que ses amis de Chamonix surnomment « Biscante » reviendra en vainqueur de l’Annapurna mais avec les pieds gelés et une méchante gueule de bois…

« Carnets du vertige », la censure d’Herzog

L’après Annapurna est un véritable calvaire pour Lachenal. Non seulement la perte de ses pieds lui a brisé le moral (et accessoirement sa carrière de guide) mais surtout, le peuple n’a d’yeux que pour Herzog qui, il faut bien le dire, sait s’y prendre avec sa petit moustache son sourire charmeur. Herzog par ci, Herzog par là… comme si Lachenal n’avait pas atteint le sommet lui aussi… bref, c’est pas la joie… alors il se réfugie dans ses nouvelles passions: l’automobile et la vitesse. A en croire les rares qui ont accepté de monter avec lui, il conduit comme damné! Il va finir par se mettre au fossé, c’est sûr! Mais c’est finalement un crevasse qui va l’accueillir en 1955, au détour d’une banale sortie de ski. Coup du lapin, nuque brisée, salut l’artiste…

En 56, sort une première mouture posthume de sa version sur de l’expédition de 1950: « Carnets du vertige ». Mais Herzog et la censure sont passés par là… et ce n’est finalement qu’en 1996, grâce à Jean-Claude le fils de Louis, que les éditions Guérin sortiront la version non édulcorée des carnets, rétablissant une partie de la vérité et rendant ainsi à Lachenal ce qui lui appartient: la gloire et le prestige que confère aux alpinistes la conquête des hautes cimes.

2 Commentaires

  • BLANCHET - 17 mai 2021 à 16 h 11 min

    Bonjour, J’ai lu Annapurna premier 8000, j’ai regardé longtemps la photo Titre, Mais à aucun moment, je n’ai ressenti la certitude que Maurice Herzorg était un alpiniste , Mais plutôt un arriviste qui s’est servi de Louis pour le tirer jusqu’au sommet . Le hasard a fait que j’ai lu le livre de Félicité Herzorg et, là, j’ai été rassuré sur mon analyse du personnage qui s’est servi de tout pour paraître un héros,
    Mais , dans les faits, il n’est resté qu’un piètre individu avide de renommée au détriment de Louis Lachenal , trop longtemps resté ignoré . Salut à toi Louis, un vrai prolétaire comme moi . Comme lui, à mon niveau, je suis resté dans l’ombre , mais suis resté comme disait Rosa Luxembourg , un homme libre , Je suis généalogiste et Historien amateur, à ma façon . Je ne dois rien à personne . Pas Herzorg ! Salut à Toi Louis . Je penses souvent à toi.

  • Pampita - 18 mai 2021 à 15 h 42 min

    @ Blanchet

    – Tellement « piètre alpiniste » qu’il a équipé presque toute la montagne avec Terray et les Sherpas pendant que Lachenal était malade sous sa tente…
    – Le livre de Félicité est un grossier réquisitoire. Elle-même a avoué que c’était une construction littéraire ayant peu de rapports avec la réalité.
    – Dire que Lachenal était ignoré montre votre votre ignorance concernant sa célébrité de l’époque.

    Bref, il serait peut-être temps de penser par vous-même au lieu d’enfiler les poncifs. A bon entendeur…

Flux RSS pour les commentaires de cet article.

Laisser un commentaire