On the Rock again // Martin Boysen
La vie d'un grimpeur à l'âge d'or de l'alpinisme britannique
Ce n’est pas chez eux que l’on trouve les montagnes les plus hautes mais ça n’a pas empêché les Britanniques d’écrire quelques belles pages de l’histoire de l’alpinisme. Et si c’est à Edward Whymper et George Mallory que l’on doit les lignes les plus célèbres, celles écrites dans les années 60 et 70 par la génération des Chris Bonington, Joe Brown ou Don Whillans ne sont pas les plus moches. Martin Boysen n’était pas le plus connu d’entre eux mais il y était. Il nous raconte tout ça dans un livre very nice.
Mais avant de prendre l’avion pour Katmandou, Martin Boysen nous trimballe sur pratiquement toutes les falaises du Royaume-Uni, où comme tout grimpeur britannique, il fit ses classes avant de voir plus haut. Les siennes furent plutôt réussies puisqu’on lui doit bon nombre de premières notamment au Pays de Galles où il deviendra rapidement une référence de l’escalade sur rocher. Il fut ensuite l’un des habitués du fameux camp du Biolet – et du Bar National – à Chamonix où les grimpeurs britanniques sans le sous se réunissaient tous les étés pour se lancer à corps perdu dans les plus belles parois des Alpes. Après quelques ratés relatés ici avec humour et autodérision, il réalisera quelques jolis coups à la Walker, dans la face sud du Fou et jusque dans les Dolomites.
Face sud de l’Annapurna, face sud-ouest de l’Everest et doublure au cinéma
Sa carrière et le livre prennent un tournant lorsque Chris Bonington l’intègre à son groupe de grimpeurs pour des expéditions en Himalaya. On vit alors de l’intérieur la fameuse expédition victorieuse en 1970 de la redoutable face sud de l’Annapurna puis de la non moins fameuse face sud-ouest de l’Everest en 1975. Pas plus à l’Annapurna qu’à l’Everest Martin n’eut l’occasion d’aller au sommet mais le rôle majeur qu’il y joua lui permit d’en revenir avec des récits fascinants sur le fonctionnement des expéditions estampillées Bonington et notamment sur les relations parfois extrêmement tendues entre les alpinistes.
Le livre fourmille également d’anecdotes savoureuses comme celle du genou bêtement coincé dans une fissure de la Tour de Trango ou celles du tournage du film Cinq jours ce Printemps-là de Fred Zinnemann où il fut la doublure d’un Lambert Wilson peu crédible en guide de haute montagne et raillé par Sean Connery. Martin fut aussi la doublure de Clint Eastwood dans le film La sanction qui a pour scène la face nord de l’Eiger. Bref, On the Rock again est un livre sympa et sans prétention, comme son auteur qui aurait probablement mérité au moins un petit 8 000…
Le livre est disponible sur commande sur le site lulu.com.
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