Quand les talibans débarquent au Nanga Parbat

Massacre au camp de base: onze morts

Quand tu pars escalader une montagne comme le Nanga Parbat, bien sûr, tu penses à la mort. Tu penses aux froid, à l’épuisement, aux crevasses, aux précipices, au mal des montagnes… à la limite si t’es un peu tracassé tu peux même aller jusqu’à penser au crash d’avion. Mais s’il y a bien un truc auquel tu ne penses pas, c’est la mort par arme à feu. C’est pourtant ce qui est arrivé à onze alpinistes en 2013.

En alpinisme, on associe généralement les sommets de plus 8 000 mètres au Népal ou Tibet. Mais le Nanga Parbat, même s’il fait partie de la chaine Himalayenne, se situe bien au Pakistan qui n’est peut-être pas le pays le plus accueillant au monde pour les touristes… La région de la vallée de l’Indus est pourtant habituellement paisible et loin des guerres mais qui dit touristes, dit forcement possibilité d’enlèvement. Et c’est visiblement ce qui a amené ce groupe de talibans au camp de base du Nanga Parbat en ce jour sanglant de juin 2013.

Une tentative d’enlèvement qui tourne mal

D’après les éléments de l’enquête fournis par ladepeche.fr, le projet de ces hommes cagoulés étaient, à la base, simplement le kidnapping d’un grimpeur Américano-Chinois répondant au nom de Chen Honglu, afin d’obtenir en retour la libération d’un de leurs commandants emprisonné. Pourquoi lui ? Mystère… toujours est-il que la cible était plutôt mal choisie puisque le type en question s’est avéré être la réincarnation de Bruce Lee. L’enlèvement fut donc un poil plus compliqué que prévu surtout quand l’alpiniste, spécialiste des arts martiaux, se mit à distribuer des o’soto gari en pagaille, provoquant ainsi la panique chez ses assaillants qui répliquèrent très finement en tirant dans le tas. Bilan : onze morts. En plus de la cible, trois Ukrainiens, deux Chinois, deux Slovaques, un Lituanien, un Népalais et leur guide pakistanais sont les victimes d’un massacre qui n’aura servi à rien…

Si même au camp de base on n’est plus en sécurité, où va le monde…

4 Commentaires

  • Jean-Paul - 12 mars 2018 à 19 h 15 min

    Il ne va pas vers le beau temps…
    À 17 ans je parcourais avec ma soeur les Andes péruviennes à la merci de tous… aujourd’hui juste impensable.
    À 22 ans je faisais la même chose du Karakorum à Darjeling, avec des visas bricolés et en mode émerveillement… aujourd’hui ça paraît presque surréaliste.

    Je ne parle pas du Paris Dakar qui a dû émigrer à Buenos Aires ou Lima….

    Pas vers le beau temps, décidément.

  • Mez - 12 mars 2018 à 20 h 29 min

    Cela a été une catastrophe pour le tourisme de montagne au Pakistan ,C pour cela qu’ ils ont baissés fortement les prix des permis
    Pu…de talibans

  • Mez - 12 mars 2018 à 21 h 25 min

    @ jean Paul
    Tu fuyais les bombardements de la Luftwaffe ou quoi? ahahahahah

  • Audrey - 8 décembre 2020 à 12 h 06 min

    Bien d’avoir raconté cette histoire. Je me demandais ce qui s’était passé. C’est sûr que c’est pas très rassurant. Moi qui ai fait 7 fois le désert mauritanien. Ou ds la ville, on se faisait arrêter parfois, avec des kalachnikov, pr ns demander notre nationalité. Je pense qu’on a tous besoin d’aventure desfois. Les choquottes, je les ai eu plusieurs fois ds ma vie. A passer même des frontières en clandestins!!!tête brûlée, que j’etais. On a besoin de se sentir en sécurité, c’est aussi super important. Mais est on vraiment a l’abri quelque part? Ça donne envie de voir ces sommets qui sont fascinants au Pakistan. Je grimperais pas a huit mille, ça c’est sûr. Mais rien que faire un trek, au pied de ces montagnes, ça doit être flippant et fabuleux. Peut être, un jour.

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