La Dent du Piment est heureuse de vous annoncer l’arrivée, le 3 septembre prochain en librairie, de son petit frère : Les Hallucinés. Caméra embarquée dans la tête des alpinistes qui pénètrent dans le monde étrange et merveilleux de la très haute altitude.
Il pèse environ 200 grammes, il mesure 12 x 17 cm, il est tout rouge et il s’appelle La Dent du Piment. La maman – les éditions Guérin-Paulsen – va très bien mais le papa est un peu sous le coup de l’émotion… Présentation officielle !
привет ! Hola amigos ! C’est l’hiver et il y a du monde au K2 ! Le très gros live est de retour aux affaires ! Trois Russes, trois Kazakhs et un Kirghize d’un côté. Deux Espagnols, cinq Népalais et trois Polonais de l’autre. Deux équipes, deux hommes forts : Vassily Pivtsov et Alex Txikon. Un seul objectif : la première hivernale au K2. C’est parti !
On y est presque ! Les « speed climbers » du Yosemite se rapprochent de plus en plus de la barre mythique des deux heures sur la non moins mythique paroi du Nose à El Capitan. A cinq jours d’intervalle, Alex Honnold et Tommy Caldwell ont battu par deux fois le record de vitesse de l’ascension qui était jusque-là détenu par Brad Gobright et Jim Reynolds depuis le 21 octobre 2017 en 2 heures, 19 minutes et 44 secondes.
Le 30 mai dernier, les deux cadors annoncent un nouveau record en 2 heures, 10 minutes et 15 secondes, soit neuf minutes de mieux que le précédent record. Le monde de la grimpe a à peine le temps d’applaudir que cinq jours plus tard, le 4 juin, Honnold et Caldwell remettent ça et claquent un nouveau temps de référence en 2 heures, une minute et 50 secondes. En 1958, il avait fallu 47 jours (répartis sur 18 mois) à Warren Harding pour venir à bout du Nose. Deux ans plus tard, Royal Robbins, Joe Fitschen, Chuck Pratt et Tom Frost répétaient l’ascension en sept jours. En 1975, Jim Bridwell, John Long et Bill Westbay étaient les premiers à la réussir dans la journée, en 17 heures et 45 minutes. Le temps de publier cet article, la barre des deux heures sera peut-être tombée…
Mais les techniques utilisées pour battre ces records ne sont pas sans danger. Le 2 juin, Jason Wells et Tim Klein, deux grimpeurs très expérimentés et adeptes du speed climbing ont trouvé la mort en chutant dans le secteur du Salathé Wall à El Capitan. « La seule façon d’améliorer les records est de prendre de plus en plus de risques. Tous ces gars ont le même niveau.La maîtrise du rocher est la même.Ce qui leur permet d’aller plus vite, c’est de faire de plus en plus de compromis avec les systèmes de sécurité. » a prévenu John Long, membre de l’équipe de Jim Bridwell en 1975.
En utilisant, à l’automne dernier, la métaphore de la cordée pour justifier l’orientation de sa politique(1), le président Macron ne s’est pas fait que des amis dans les milieux alpins où la récupération des valeurs de la montagne à des fins politique ne plait guère. Si Hitler et la première de la face nord de l’Eiger avaient rendu le terrain glissant, l’histoire de la conquête du versant tibétain de l’Everest, sous fond d’amour du parti, n’a pas adouci la pente. Retour, dans les pas de Mao, sur deux expéditions chinoises à l’Everest : celle 1960 pour porter le marteau et celle de 1975 pour hisser l’enclume. L’Everest rouge est le nom du film de propagande tourné au sommet en 1975.
Tu ne vas pas t’en sortir comme ça petit K2… ils vont revenir ! A chaud, certains avaient déjà annoncé une nouvelle expédition pour l’hiver prochain mais après réflexion, les Polonais ont décidé de concentrer leurs efforts sur l’hiver 2019/2020 : « En raison de la logistique, des délais et du plan de préparation, il a été décidé que la prochaine expédition hivernale au K2 débuterait lors de la saison 2019/2020. » indique le communiqué officiel publié hier soir sur les réseaux sociaux.
L’équipe sera-t-elle la même ? Arriveront-ils plus tôt au camp de base ? Krzysztof Wielicki, qui fêtera ses 70 ans en janvier 2020, sera-t-il toujours le boss ? Emprunteront-ils la voie des Abruzzes ? Des alpinistes non polonais seront-ils conviés ? Sera-ce la bonne ? Et enfin, la question que tout le monde se pose : le phénomène Denis Urubko sera-t-il convié à la fête et, si oui, aura-t-il envie d’en être ? Il est encore trop tôt pour répondre à toutes ces questions mais une chose est sûre, le très gros live va ressortir du carton ! #K2dlaPolakow !
Well, it's official #k2dlapolakow 2019/2020. Due to logistics, time and preparation plan, a decision was made that the next winter expedition to K2 will start in the 2019/2020 season. Team, date, sponsors – all this is still ahead of us Now 1.5 years of hard work
« Certains de mes amis m’ont envié une compagne toujours prête à me suivre dans les plus surplombantes aventures. Les malheureux, s’ils savaient ! S’ils savaient ce que cela représente que de grimper des journées entières avec un mètre cinquante de faible femme ignorant la difficulté, la fatigue, la peur, le froid, la faim, la soif, alors que Lui est fort sensible à ces désagréments. S’ils savaient ce que cela représente, après un passage de 6, que de La voir arriver, souriante, calme, détaillant les tons d’une fleurette du surplomb, alors que Lui, à ce même surplomb… » De Sonia Livanos, c’est évidemment Georges, son mari, qui en parlait le mieux. Et il a dû être heureux, le Grec, de la voir arriver là-haut, souriante comme lors du passage de ce fameux surplomb sur le Spigolo. Car oui, Sonia Livanos, est décédée hier matin, quatorze ans après le plus grec des marseillais…
Mais Sonia n’était pas seulement la deuxième de cordée chargée de récupérer les pitons énergiquement enfoncés par son mari, c’était aussi une alpiniste accomplie au palmarès aussi vertigineux que les parois des Dolomites qui furent son terrain de jeu préféré à partir des années 50. Depuis 1947, elle faisait d’ailleurs partie du Groupe de Haute Montagne qui lui a rendu un bel hommage hier sur son site internet : « Sonia était une femme lumineuse et drôle. La croiser aux AG du Groupe était l’assurance de moments délicieux. » Alors consolons-nous en relisant le génial Au-delà la vertical, ou en regardant à nouveau Le Grec, le joli film de Jean Afanassieff dans lequel elle fait plusieurs apparitions. Compulsons aussi les pages du site internet que l’ami Eric Vola leur a consacré (lire notamment celle sur les obsèques de Sonia). Oui, grimpons et rions encore et encore avec Georges et Sonia Livanos, « le couple le plus sestogrado du monde », de nouveau réuni sur un surplomb un peu plus haut que les autres.
C’est le printemps ! Les hordes d’alpinistes amateurs viennent de débarquer à Katmandou où ils vont se vacher sur la corde fixe qui va les mener jusqu’au sommet de l’Everest. Parmi les centaines de prétendants, deux cordées ont prévu d’éviter la voie normale pour tenter la fameuse traversée Everest-Lhoste qui consiste à atteindre le sommet de l’Everest par la face nord, à redescendre par le col sud, puis à remonter jusqu’au sommet du Lhotse.
C’est en se préparant pour cette traversée qu’Ueli Steck avait trouvé la mort l’année dernière sur les pentes du Nuptse. Tenji Sherpa et le photographe britannique Jonathan Griffith, qui devaient l’accompagner, ont prévu de revenir pour terminer le travail : « Je suis très enthousiaste à l’idée de suivre Tenji Sherpa, pour tenter de terminer ce qu’Ueli avait commencé. Il s’agit pour moi d’honorer la mémoire d’un de mes amis les plus proches et d’amener l’alpinisme népalais sur le devant de la scène. » a ainsi déclaré Griffith sur son compte Instagram.
Le Roumain Horia Colibasanu a lui aussi annoncé vouloir tenter cette traversée en style alpin, en compagnie du grimpeur slovaque Peter Hamor. Colibasanu a déjà réussi l’Everest sans oxygène l’année dernière mais Hamor, qui a bouclé le challenge des quatorze 8 000 au Dhaulagiri l’an passé, avait utilisé de l’oxygène lors de sa première réussite à l’Everest en 1998. Le défi sera donc double pour le Slovaque.
A suivre…
#Everest:- Tenji Sherpa is all set to attempt the Everest-Lhotse traverse which Ueli Steck planned to complete in his fateful expedition of 2017. Tenji was Ueli's climbing partner then.
Videographer Jon Griffith will be broadcasting the climb live as he intended to do last year. pic.twitter.com/ekwM6vMoJE
Printemps 2007. Plus de vingt ans après la victoire incontestable de Reinhold Messner, trois filles sont sur le point d’en finir elles aussi avec la course aux quatorze 8 000. L’Espagnole Edurne Pasaban, l’Autrichienne Gerlinde Kaltenbrunner et l’Italienne Nives Meroi s’apprêtent à lancer le sprint final lorsque, soudain, venues du diable Vauvert, deux alpinistes coréennes s’immiscent dans la course et tentent de les déborder en jouant des coudes. Coup de tonnerre en haute altitude ! Lire la suite >>
La vallée de Chamonix s’est réveillée avec la gueule de bois ce matin… Le docteur Emmanuel Cauchy est décédé hier dans une avalanche alors qu’il pratiquait le ski de randonné dans le secteur des Aiguilles Rouges dans le massif du Mont-Blanc. Figure de Chamonix et du petit monde de la montagne, guide et alpiniste accompli, il était surtout médecin urgentiste spécialisé dans les pathologies liées à la haute montagne. Il avait notamment joué un grand rôle dans la prise en charge des gelures d’Élisabeth Revol l’hiver dernier.
En 2005, il avait fondé l’Ifremmont, l’institut de formation et de recherche en médecine de montagne et était également l’auteur de plusieurs livres dont celui qui lui avait valu son célèbre surnom : Docteur Vertical (Éditions Glénat). Sa disparition suscite, depuis hier, une vive émotion et de nombreuses réactions dans le milieu de la montagne qui a perdu l’un des siens…
Profondément attristée,bouleversée de cette nouvelle.Le monde de l'alpinisme perd un GRAND Monsieur qui a fait évoluer la médecine de montagne et mis en place un protocole efficace sur les gelures.Ces 2 derniers mois il m'a été d'une aide si précieuse. Pensées émues à sa famille https://t.co/qtxoG2AZrn
Les voilà qui déboulent à la sortie du dernier virage ! On a du mal à les reconnaitre tant les barbes ont poussé… Mais oui ! C’est bien lui ! C’est l’Italien Reinhold Messner qui est en tête avec le solide Polonais Jerzy Kukuczka dans sa roue ! Au loin, le Suisse Erhard Loretan fait l’effort mais c’est trop tard, il ne reviendra pas et devra se contenter de la troisième place. Kukuczka donne tout ce qu’il a lui aussi mais Messner est trop fort ! C’est bien lui le grand vainqueur de la course aux quatorze 8 000 !
Nous l’avons vu dans l’épisode précédent, d’un point de vue géographique, le monde des 7 000 est incommensurable. L’histoire de l’alpinisme y a pourtant trouvé une place intéressante, loin de la tyrannie des chiffres qui pèse sur le club des quatorze géants. Car si à partir de 8 000 mètres le prestige est une affaire d’altitude, en-dessous, c’est souvent l’esthétique qui prime. Levons donc un instant le nez de la carte pour explorer, en compagnie de Bill Tilman, Walter Bonatti ou Chris Bonington, l’histoire de quatre de ces « presque 8 000 » qui sortent du lot.
A bientôt 80 ans, Carlos Soria n’a pas abandonné son rêve de rejoindre le club très fermé des alpinistes ayant gravi les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres. Compteur bloqué à douze depuis sa réussite à l’Annapurna en 2016, l’Espagnol vient d’arriver au Népal et se dirige actuellement (en famille) vers le camp de base du Dhaulagiri (8 167 mètres) où il revient après son échec de la saison passée (abandon à 7 800 mètres). C’est sa huitième tentative sur cette montagne qui se refuse à lui depuis son premier essai en 1998.
En cas de succès au Dhaulagiri, Carlos Soria projette de tenter le Shishapangma dès cet automne pour devenir ainsi l’alpiniste le plus âgé à réussir le fameux grand chelem himalayen. Le record est actuellement détenu par son compatriote Oscar Cadiach qui en a terminé l’année dernière en atteignant le sommet du Broad Peak à 64 ans.
Après avoir épluché les 8 000 en long en large et en hiver et puisqu’il faudra attendre d’aller sur Mars pour passer à l’étage supérieur, j’ai eu envie de poser un rappel pour aller faire un tour du côté des 7 000. Mais avant d’étudier les grandes heures de l’alpinisme à cette altitude, quelques questions se posent : Combien y a-t-il de 7 000 ? Quel fut le premier 7 000 gravi ? Quel est le quinzième plus haut sommet du monde ? Questions simples, réponses nébuleuses…
Bigre ! Les hivernales sont à peine terminées qu’on parle déjà de l’été… et donc de la célèbre summer edition du festival Montagne en scène.
Entre le 26 mars à Paris et le 8 mai à Liège, le festival se déplacera dans une quarantaine de villes en France et en Europe. Au programme, pas moins de cinq films avec dans les rôles principaux David Lama, les Flying Frenchies, Conrad Anker, Nicolas Favresse, Siebe Vanhee, Sean Villanueva O’Driscoll ou encore Margo Hayes, le nouveau prodige de la grimpe outre-atlantique.
Denis Urubko a donc décidé qu’il n’aurait besoin de personne pour aller au sommet du K2 cet hiver. Depuis quelques semaines déjà, il laissait paraitre ses états d’âmes quant aux choix de Krzysztof Wielicki. Une attitude de lion indomptable qui n’est pas sans rappeler celles de ses illustres prédécesseurs qui avant lui, ont brisé les chaines qui les retenaient à leur chef d’expédition.
Suite aux chutes de pierre qui ont blessé deux de ses grimpeurs, l’expédition polonaise qui vise la première hivernale du K2 a décidé de changer ses plans et d’abandonner la voie des Basques au profit de la plus traditionnelle voie des Abruzzes. Et puisqu’on veut continuer à les suivre, il s’agirait de ne pas se perdre en route. Alors voilà le topo…
Le 25 janvier dernier, vers 7 500 mètres sur les pentes du Nanga Parbat, Élisabeth Revol et Tomek Mackiewicz ont atteint le point de non-retour. Ce moment crucial à partir duquel la décision de continuer vers le sommet entraine irrémédiablement une descente apocalyptique où la survie ne tient plus qu’à un fil. Élisabeth et Tomek ont choisi de poursuivre vers le haut, comme beaucoup d’autres avant eux… Retour sur quelques exemples, aux fortunes diverses, qui ont marqué l’Histoire. Lire la suite >>
Il y avait Vincendon et Henry au Mont-Blanc, Claudio Corti à l’Eiger, les deux Allemands aux Drus ou encore René Desmaison aux Grandes Jorasses… il y aura désormais Elisabeth Revol au Nanga Parbat. Car c’est bien une nouvelle page de l’histoire du secours en montagne qui s’est écrite sur le neuvième sommet du monde pendant ces quelques heures complétement folles que le monde de l’alpinisme n’est pas prêt d’oublier.
Le tigre ne rugit plus… La légendaire Miss Hawley a tiré sa révérence ce matin à Katmandou où elle était arrivée il y a presque 60 ans. D’abord correspondante pour l’agence Reuters, elle était ensuite devenue un passage obligatoire pour les alpinistes de retour d’ascension sur les sommets népalais. Elle s’est éteinte ce matin à 94 ans après une vie aussi remplie que l’Himalayan Database.
Parmi les hommages qui se multiplient aujourd’hui dans le monde de l’himalayisme, j’ai retenu celui d’Alan Arnette qui l’avait rencontrée à plusieurs reprises à Katmandou : « Elle était fougueuse, curieuse et intelligente. Merci, Liz, pour tout ce que vous avez fait. Reposez en paix ».
Just learned that Ms. Elizabeth Hawley died today in Kathmandu. She was 94. I met her several times in Kathmandu, most recently after my 2013 climb of Manaslu. She was feisty, curious and smart. Thank you, Liz for all you have done. Rest in Peace. pic.twitter.com/JXQLuHaU80